Vendredi 9 mai 2008Kinkaku-ji, le pavillon d'or
Le Kinkaku-ji est également un temple bouddhiste, rendu célèbre par son pavillon recouvert d'or. Le site contenait jusqu'au XIVème siècle une villa appartenant au clan Saionji. Le shogun Ashikaga Yoshimitsu racheta l'endroit en 1397, y construisit sa propre villa, et fit promettre à son fils de la convertir en temple zen à sa mort, ce qu'il fit. Là aussi, Kinkaku-ji (temple du pavillon d'or) n'est qu'un surnom. Le nom officiel du temple est Rokuon-ji (temple impérial du jardin des cerfs).
Le pavillon d'or est un bâtiment à trois étages, dont les deux derniers sont recouverts d'or pur. Sur le toit se trouve un phœnix lui aussi en or. Le pavillon est un shariden, ce qui signifie qu'il a comme fonction de contenir des reliques de bouddha.
Le pavillon est situé sur les bords d'un étang appelé Kyôko-chi (étang miroir) en raison de la façon magnifique dont le pavillon se reflète dedans. Cette vue du pavillon et de son reflet dans l'étang est sans doute l'une des plus célèbres de tout le Japon. Le pavillon est également entouré d'un jardin d'arbres et de pierres, de style zen.
En 1950, un jeune acolyte bouddhiste souffrant de schizophrénie déclencha un incendie qui détruisit totalement le pavillon, avant de tenter de se suicider sur la colline voisine. L'incendie de ce monument national qui avait survécu à bien des guerres, choqua profondément le Japon. L'acolyte fut condamné à sept ans de prison avant d'être relâché en 1955, l'année où le pavillon fut reconstruit à l'identique, et il mourut de maladie en 1956.
Cet événement fut romancé par le célèbre écrivain japonais Yukiô Mishima dans son œuvre Kinkaku-ji, où il présente l'acolyte comme déficient mentalement, laid et affublé d'un bégaiement, et raconte son obsession de la beauté et du pavillon d'or comme étant la plus belle chose existant au monde, et enfin son envie de le détruire. Ce roman fut adapté à l'écran plusieurs fois, je vous recommande de voir l'adaptation de 1958 de Kon Ichikawa, intitulée Enjô.