Mercredi 7 mai 2008
Une nouvelle journée de voyage et nous quittons Hiroshima pour Nagasaki...
Les Portugais furent en 1543 les premiers occidentaux à arriver au Japon. Au fur et à mesure des années le commerce se développa entre eux, mais aussi avec les Néerlandais et les Chinois. C'est ainsi qu'on ouvrit le petit port de pêche de Nagasaki, à l'Est du Japon, au commerce avec les étrangers. Ce commerce allait provoquer un développement considérable de la ville autour du port.
Le Japon était à ce moment-là en pleine guerre civile et les armes à feu amenées par les étrangers firent sensation, ainsi que leurs bateaux. Mais c'est un autre apport qui allait bouleverser les Japonais: l'introduction du catholicisme par les missionnaires jésuites.
La nouvelle religion se propageant avec rapidité et se révélant facteur de rébellion pour le nouveau pouvoir central qui émergeait de la guerre civile, plusieurs lois tentèrent d'interdire le catholicisme et les étrangers furent de moins en moins tolérés.
En 1634, sur les ordres du shogun Tokugawa Iemitsu, on construisit une île artificielle qu'on baptisa Dejima (littéralement: île qui sort) dans la baie de Nagasaki et on y confina les marchands Portugais. Après d'autres troubles, ces derniers furent finalement totalement expulsés du Japon, ainsi que d'autres nations catholiques. Et en 1641, on força les marchands Néerlandais à rester sur l'île. Dejima devint alors le seul point de contact entre le Japon et le reste du monde jusqu'à la restauration Meiji en 1867.
C'est cette île que nous pouvons aujourd'hui visiter: les bâtiments dans lesquels les marchands bataves vivaient ont été restaurés et essayent de nous donner une idée de la vie dans l'enclave à cette époque.
Les livres d'histoire disent d'ailleurs que pendant cette époque, le Japon était totalement isolé du monde. C'est en fait inexact: une partie de l'élite japonaise gardait des contacts avec les habitants de Dejima, et un certain nombre d'informations sur le monde extérieur lui parvenait. Les Japonais apprirent ainsi peu à peu des choses en sciences, en médecine, en géographie ou en biologie. Une partie du musée montre comment les marchands impressionnaient les Japonais avec des bêtes mystérieuses comme des chameaux ou des éléphants (ceux qu'on retrouve par exemple dessinés sur un temple à Nikko), et aussi des appareils comme des télescopes et des astrolabes. Cette diffusion de connaissances, appelée "Rangaku" (études néerlandaises) explique comment le Japon a pu se développer aussi vite après la fin de l'isolation du pays en 1867.