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NNamrak.org

mercredi 10 mars 2010

Nouveau projet, nouveau site

Ce blog n'est pas complètement à l'abandon (il est bon de garder quelque part un endroit pour s'exprimer), mais je suis désormais occupé à un nouveau site, lancé pour les élections régionales: Sondages en France, qui se veut, modestement, le pendant français des sites pollingreport et pollster américains, le ukpollingreport anglais ou la page Umfragen de wahlrecht.de.

C'est-à-dire qu'en cet endroit, vous découvrirez tous les sondages parus en France. D'abord avec un focus sur les régionales, puis plus tard, l'ensemble des questions sur la politique française sera traitée. Cela fait un sacré travail, mais ça vaut le coup, et je dois dire qu'il est étonnant qu'avec la quantité de sondages parus en France, mon projet soit le premier du genre!

Toujours modestement, j'espère que l'apparition de ce site permettra aux observateurs, amateurs ou autres, de politique française d'avoir toujours cette référence de sondages sous la main et de se familiariser avec ce qui est d'abord un outil de compréhension, si imparfait qu'il soit, de la société française.

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samedi 6 juin 2009

Que voter demain ?

Je pourrais faire comme Jules, et procéder par élimination. Mais plutôt que voter pour le moins pire, je pourrais voter pour le meilleur, celui qui se rapproche le plus de mes convictions. Il n'est d'ailleurs pas certain que ça ne revienne pas au même.

Je suis un euro-enthousiaste, partisan d'une intégration politique poussée, allant jusqu'au fédéralisme. Ça ne me dérange pas que les Nations se fondent dans le grand ensemble européen, je pourrais même dire que je le souhaite. Je ne crois pas à l'Europe des Nations, où on ferait semblant d'être ensemble et où chacun continuerait à défendre ses intérêts. Il me semble que ce modèle a atteint ses limites, surtout dans une union à 27 membres. Il est devenu impossible aujourd'hui de lancer de nouveaux grand projets européens, parce que le consensus des 27 gouvernements est devenu extrêmement difficile à obtenir. Le maintien probable de José Manuel Barroso à la tête de la Commission Européenne est à cet égard symptomatique. Barroso n'est en effet pas président de la Commission simplement parce qu'il est en affinité idéologique conservatrice-libérale avec la majorité des gouvernements européens ou du parlement (au fond les sociaux-démocrates allemands et travaillistes anglais le soutiennent également), mais bien parce qu'il préserve le status-quo de l'Europe qui n'empiète pas trop sur les affaires nationales. C'est une vision de l'Europe "à l'anglaise" qui prédomine donc, et cela explique le manque de réaction pan-européen à la crise économique: même face à un problème d'envergure mondiale, chacun préfère encore faire sa propre cuisine anti-crise dans son coin. Je pense qu'on mesurera bientôt à quel point cela aura pénalisé la résolution du problème. Les signes de reprise se multiplient en effet aux Etats-Unis, mais pas en Europe.

Et quelle politique pour l'Europe, en attendant cela? Dans le contexte actuel où les gens se demandent qu'est-ce que leur apporte l'Europe, et où les souverainistes dressent efficacement un portrait effroyable pleins de délocalisation, je crois qu'il faut 1) ne pas abandonner ce que l'Europe apporte, c'est-à-dire la paix, la liberté et une relative prospérité 2) faire de l'Europe la première solution aux problèmes actuels des Européens.

Pour le 1) il faut préserver la libre circulation des biens, des services et des personnes à l'intérieur de l'Europe, et la pousser vis-à-vis de l'extérieur. Les solutions à base de protectionnisme sont des leurres, qui feront payer aux citoyens européens le coup de la protection, qui est bien plus grand que celui des délocalisations. Il faut cependant que les gens recueillent vraiment le fruit de ce libre-échange, et pour ça il faut lutter contre les oligopoles locaux, par exemple celui de la grande distribution en France.

Pour le 2) il faut que l'Europe lance un grand effort économique, écologique et social pour répondre aux angoisses que les Européens, et en particulier les français, ont vis-à-vis de l'avenir. L'urgence est bien évidemment la crise, et il serait temps que l'argent européen serve à autre chose qu'à distribuer des oboles aux agriculteurs.

Il est ainsi primordial de répondre à la montée du chômage en Europe qui commence à atteindre le point où il pourrait commencer à devenir dangereux politiquement [1] et ne semble pas prête de s'arrêter. Un plan crédible de soutien à la fois à l'offre et à la demande est ce dont l'Europe a besoin. Il faut aussi voler au secours de certains pays qui souffrent de la crise encore plus que les autres, par exemple les Pays Baltes. Si nous les abandonnons, nous risquons bien de les perdre.

Il faut aussi apporter des réponses du point de vue écologique. Cela concerne ici la croissance à long terme. Une crise économique peut être une occasion de reconfigurer la structure d'une économie. Plutôt que de soutenir les vieilles industries, comme l'automobile, ainsi que le fait la France, il faudrait lancer les projets écologiques qui créeraient les industries de demain, de préférence des industries "vertes".

Il y a d'autres questions européennes, mais celles qui sont présentes dans le débat français me semble sans intérêt. La Turquie dans l'Europe? Pourquoi pas, mais au fond peu importe pour l'instant. La Turquie n'entrera pas dans l'Union avant d'être prête, et elle est loin d'être prête.

Pour qui voter, alors?

Dans l'Est, nous avons le choix entre 19 listes. Après élimination des europhobes, des protectionnistes et de ce qui est "one-issue" [2], il nous reste:

  • La liste socialiste
  • La liste de l'UMP et ses satellites
  • La liste Europe Ecologie
  • La liste du Modem
  • La liste Newropeans
  • La liste Alliance Ecologie Indépendante

Je n'élimine pas les Newropeans, malgré les faibles chances de celles-ci. En fait, tout ce que j'ai dit sur la construction européenne est en parfait accord avec ceux-ci. Du reste, les avocats de l'Europe fédérale sont: Newropeans, Alliance Ecologie Indépendante, le Parti Socialiste. Europe Ecologie y ouvre la porte, en appelant à un processus constituant. Bizarrement, le Modem, qu'on pourrait imaginer outrageusement euro-enthousiaste, est faible sur cette question, les propositions de modification institutionnelles de l'Europe manquent de beaucoup d'ambition. Enfin l'UMP est clairement pour l'Europe des Nations, ce qui dans leur novlangue se traduit en Europe de l'action.

Reste les autres points, ceux du libre échange et du plan de développement économique et écologique. De fait pour l'UMP, si elle reste pour le libre échange, de manière un peu molle, il semble que l'idée est simplement que Sarkozy, de Paris, fera le nécessaire et qu'il suffit de coordonner les plans de relances. Pourquoi ne pas l'avoir déjà fait? Newropeans est muet sur toutes ces questions. Ce ne semble en effet pas être leur principale préoccupation. Le Modem, le Parti Socialiste, Europe Écologie et Alliance Ecologie Indépendante présentent tous des plans de croissance verte. Cela va de l'indigent (Alliance Ecologie Indépendante présente 6 vagues orientation écolo-économiques) au très complet (Parti Socialiste et Europe Ecologie). Les listes écologiques défendent cependant un "travailler moins" qui me parait être une fausse solution. Le Modem me déçoit encore, en alliant un manque d'ambition économique avec un même du protectionnisme!

De cette analyse, je suis donc d'avantage convaincu par le programme socialiste, suivi par les deux listes écologiques, puis Newropeans, le Modem et l'UMP. Il n'y a cependant qu'un seul vote, et c'est donc vers la liste du PS que s'orientera le mien.

Notes

[1] comprendre "un point qui favoriserait les extrêmes politiques"

[2] non, je n'ai rien contre l'Espéranto, ou le référendum d'initiative citoyenne européen, mais ce n'est pas l'urgence de l'Europe aujourd'hui, ni la panacée de la construction européenne.

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Autres scrutins en Europe: les législatives au Luxembourg

Au Luxembourg, les panneaux électoraux ont fleuri au coin des rues depuis quelques semaines. Le grand-duché est une de ces monarchies constitutionnelles à l'européenne, où le souverain a des pouvoirs réduits, et où le législatif aux mains d'un parlement (ici la Chambre des Députés), et l'exécutif est aux mains d'un gouvernement, lequel est le plus souvent de la même couleur politique que le parti dominant à la Chambre, et est responsable devant ce dernier. Ces élections législatives sont donc les plus importantes du Luxembourg.

Les 60 députés qui composent la Chambre vont donc être choisis ce dimanche, par l'ensemble des électeurs luxembourgeois, parce que le vote, au Luxembourg, est obligatoire, et l'abstention punie d'une amende. En théorie, parce qu'en pratique, aucun électeur oublieux n'a jamais eu à payer le prix de sa distraction. Le vote est à la proportionnelle dans 4 circonscriptions, et c'est le CSV qui va gagner. Quoi, je déflore le suspens? Il faut avouer que je n'ai pas trouvé de sondage, mais le parti démocrate-chrétien de Jean-Claude Junker domine la vie politique luxembourgeoise depuis la seconde guerre mondiale, et il est peu raisonnable de penser que cela va changer à nouveau. Il devra cependant sans doute reconduire sa coalition avec le LSAP (en français Parti Ouvrier Socialiste Luxembourgeois) car le scrutin à la proportionnelle et l'éclatement des partis ne permet en général pas de gouverner seul.

Les autres acteurs de l'élection seront le Parti Démocratique, d'obédience libérale, les Verts, aussi verts qu'ailleurs en Europe, et le populiste Parti Réformiste d'Alternative Démocratique, qui, parti de la seule revendication d'une égalité des retraites entre fonctionnaires et salariés, essaye de murir en parti conservateur classique. L'extrême-gauche est divisée et elle ne devrait pas avoir de représentation au parlement.

Que dire de plus? La campagne a été morne et les partis n'ont pas fait salle comble à leurs meetings. Le peu d'enjeu dû à la victoire quasi certaine du CSV doit y être pour quelque chose ...

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vendredi 5 juin 2009

Autres scrutins en Europe: le référendum sur la succession royale au Danemark

Il n'y a pas que les élections européennes ce week-end. Deux pays de l'Union en profitent pour organiser un autre scrutin en même temps: le Luxembourg et le Danemark. Dans le cadre de notre grande série "on vote en Europe", je vais consacrer un billet à chacun de ces évènements.

Au Danemark, va se tenir un référendum sur les règles de succession sur le trône du pays. Le sujet de prime abord ne parait pas important: il s'agit de décider si on va passer d'un système de "primogéniture masculine" (où les frères sont prioritaires sur les sœurs, et où l'ainé d'une fratrie est prioritaire sur le cadet), à un système de "primogéniture égale", où l'ainé d'une famille accèderait au trône, quelque soit son sexe. Comme dans la plupart des monarchies européennes modernes, le roi ou la reine du Danemark n'a que peu de pouvoir réel, le législatif étant l'apanage du parlement, et l'exécutif celui du premier ministre et de son gouvernement, ce référendum ne devrait pas bouleverser la politique danoise. Qui plus est, si cette modification est adoptée, elle n'aurait pas d'effet avant longtemps, car il n'y a pas de femmes actuellement en position pour succéder à la reine Marguerite II.

Comme pour d'autres scrutins en apparence inutile, cependant, il est intéressant de voir comment les choses se passent.

Ainsi, il s'agit d'un changement des règles de succession, qui sont indépendantes de la constitution danoise. Cependant ce genre de changement passe par les même règles que les changements de la constitution: la loi doit d'abord être adoptée par le parlement, puis une seconde fois par le parlement issu de l'élection suivante, et seulement alors les électeurs sont appelés à se prononcer par référendum. A ce moment-là, il est requit à la fois une majorité des votants, mais aussi 40% du corps électoral entier se soit prononcé pour le "ja " pour que la modification soit adoptée.

Les deux passages devant les députés danois ont été une formalité, seul un petit parti de gauche (Enhedslisten, alliance vert-rouge) s'étant abstenu à cause de son opposition au principe même de la monarchie. Le critère des 40% risque cependant d'être un sacré obstacle, l'abstention étant annoncée comme massive ce week-end. Les sondages (par exemple celui-ci) indiquent que 74% des danois sont favorables à la modification, ce qui exigerait une participation de 54% [1] environ pour passer de justesse, au-dessus de la participation du dernier scrutin européen au Danemark (47%), et largement au-delà de la participation estimée pour 2008 (36%).

Notes

[1] pour avoir 40% de oui, sachant que 74% des gens voteraient "oui" s'ils votaient, il faudrait que 54% d'entre eux votent, parce que 0.74*0.54, ça fait environ 0,40. Bien sûr ça suppose que les gens se déplacent pour voter dans les mêmes proportions qu'ils soient pour le "ja" ou le "nej".

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vendredi 20 mars 2009

Présidentielles en Slovaquie

En cette année d'élections européennes, je vais commencer à m'intéresser aux élections chez nos voisins européens. J'ai déjà commencé en décembre dernier avec les élections générales en Roumanie.

Demain, c'est l'élection présidentielle en Slovaquie. L'enjeu de cet élection n'est pas bien grand: la Slovaquie est une démocratie parlementaire, le rôle du président est surtout cérémoniel [1], et le pouvoir exécutif est exercé par le premier ministre, depuis 2006 le social-démocrate Robert Fico. La campagne a été plutôt morne, et donc les gens ne devraient pas se bousculer aux bureaux de vote. Il est pourtant intéressant de ce pencher sur ce pays de l'Union Européenne, qui vient juste de passer à l'Euro.

Les principales forces en présences pour cette élection seront:

  • Ivan Gašparovič, le sortant. Il est tout à la fois l'un des principaux auteurs de la constitution démocratique slovaque adoptée après la séparation avec la République Tchèque en 1993 et l'une des figures de l'administration controversée de l'ancien premier ministre Vladimír Mečiar, administration blâmée pour sa corruption, son style autocratique, son manque de considération pour la démocratie et ses scandales, qui finit par fâcher l'Europe occidentale et retarda les négociations d'adhésion de la Slovaquie à l'Union Européenne et à l'OTAN. Néanmoins en 2004, Gašparovič se présenta contre Mečiar aux élections présidentielles et se retrouva de justesse au second tour contre celui-ci. Vu comme le moindre des deux maux par les opposants de Mečiar, il fut élu président largement. Depuis, son style de présidence apaisé et évitant les confrontations lui vaut une grande popularité, et il est en tête des sondages pour être réélu. Il est soutenu par la coalition au pouvoir, constituée de sociaux-démocrates et de nationalistes.
  • Iveta Radičová, candidate du SDKÚ-DS (démocratie chrétienne) et du SMK (parti de la Coalition Hongroise) et ancienne ministre du travail.
  • František Mikloško, candidat du KDS (conservateurs), député du parlement slovaque depuis la Révolution.
  • Zuzana Martináková, ancienne journaliste et leader du Forum Libre, dissidence des démocrates chrétiens.

L'élection présidentielle slovaque est un scrutin à deux tours. Si le candidat en tête ne reçoit pas des voix de plus de 50% des électeurs inscrits, il y aura lieu à un second tour, avec les deux candidats arrivés en tête.

Étant donné le faible intérêt de cette élection, on peut se demander pourquoi on dérange le peuple pour ça, et pourquoi le président n'est pas élu par le Parlement, comme dans la plupart des autres démocraties parlementaires. C'était effectivement le cas jusqu'en 1998, où le Parlement s'avéra incapable de s'entendre sur le nom d'un Président. Après plus d'une année de blocage, on amenda la Constitution pour que le président soit élu par le peuple pour cinq ans.

Enfin, les sondages ne sont pas faciles à trouver en français, mais celui-ci donne une idée de la situation, avec Gašparovič et Radičová largement favoris pour participer à un probable second tour. L'inconnue reste l'abstention, qui risque d'être forte, étant donné la campagne terne et l'absence d'enjeu.

Notes

[1] Il possède cependant quelques prérogatives, détaillées dans cet article sur le site de Radio Slovakia International

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vendredi 6 février 2009

Plan de relance

Wordle: plan de relance 2

Pendant que Sarkozy affronte le terrible Pujadas, on est forcé de se mettre à l’évidence : le plan de relance sera tout ce qui sortira de l’exécutif français, du moins dans un premier temps.

Je me propose donc de regarder un peu cela, un peu en retard, puisque beaucoup en ont déjà parlé, bien entendu. Demain, avec encore plus de retard, je regarderais le contre-plan des socialistes.

Ce qui est d’abord étonnant c’est le décalage entre les discours de ceux qui vendent le plan (messieurs Devedjian et Fillon) et ce que ce plan contient. Il paraît que c’est un plan qui soutient l’activité par l’investissement, résumé par la formule Quand l'État engage un euro, il veut entraîner trois euros . C’est à priori louable : si l’on veut stimuler l’activité économique, autant que ce soit une activité économique durable.

Or, ce que le plan contient, ce sont d’abord des rénovations de bâtiments, d’autoroutes et de voies ferroviaires. De la maintenance, quoi. Certes, cela va fournir un certain nombre d’emplois aux travailleurs du BTP, mais en quoi est-ce un investissement ? La plupart du temps, ces voies, autoroutes et bâtiments existaient déjà avant. Il s’agit plus d’une relance par la dépense publique, quelque chose qui semble très keynesien, et assez dans la tradition de la droite française (sauf qu’on a des petits travaux au lieu des grand travaux). C’est d’ailleurs, comme conjecture Econoclaste, sans doute dans ce cadre qu’il faut comprendre la petite phrase de Devedjian. Et tout ça, c’est de la consommation.

Restent quelques mesures qui semblent aller dans la direction de l’investissement, comme l’avance sur le remboursement du Fond de Compensation de la TVA (mécanisme qui permet de soulager les collectivités locales d’une partie de l’effort financier fourni pour un « investissement »). 11,4 milliards sont également injectés de diverses manières dans la trésorerie des entreprises, ce qui évitera sans doute quelques faillites.

La construction ou le rachat de 100000 logements fera plaisir au BTP (encore eux), et fera un peu d’air bienvenu à ceux qui cherchent un logement. Mais par ailleurs, on persiste dans les politiques néfaste des « prêts à taux zéro », qui alimentent encore l’inflation immobilière.

Enfin on remarquera qu’une grande partie du plan consiste en une « accélération » des chantiers déjà prévus. C’est tout à fait louable, à condition que la crise ne dure pas plus qu’un an, ce qui semble un pari plutôt risqué. Que se passe-t-il si dans un an l’économie ne s’est pas redressée ?

Ce qui ressort de ce plan est une impression de saupoudrage, et de relance keynésienne par les petits travaux. La rhétorique de l'investissement est peu justifiée, et aucune vision d'ensemble ne semble émerger. Cela n'en fait pas un mauvais plan, mais on peut se demander s'il pourra sauver plus que l'industrie du bâtiment.

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mardi 3 février 2009

Tillbaka

La Suède c'est fini! Fin de contrat oblige, je remet le cap vers la France (ou le Luxembourg). Cela me parut bien court, un an à peine, pas de quoi découvrir toutes les merveilles de ce pays. J'en retiendrais quand même certaines choses:

  • La tvättstuga (buanderie collective gratuite et libre d'accès pour les locataires) est extrêmement pratique (sauf quand on n'en a pas!), et devrait être généralisée partout en France, même si c'est la mort du lavomatic.
  • Le marché de l'immobilier est extrêmement régulé (on ne peut même pas louer à but lucratif). Le résultat est une application de la microéconomie de base dans ce domaine: une pénurie grave d'appartements et de maisons à louer, et des files d'attente de plusieurs années dans certains cas. C'est un exemple à méditer pour ceux qui, à gauche, militent pour plus de régulation de ce marché en France.
  • L'ouverture d'esprit et l'esprit d'accueil qui règne en Suède est incroyablement rafraîchissant. Le fait d'avoir vécu dans une ville étudiante accueillant beaucoup d'étudiants étrangers a renforcé pour moi cette impression. Il existe bien entendu un parti xénophobe, qui ne dépasse (pour l'instant) pas plus de 3% aux élections. Il faut aussi noter l'existence d'une frange néo-nazie, confinée à rien politiquement, mais s'étant déjà illustrée dans des actions violentes. La Suède est sur le point d'adopter le mariage homosexuel, l'Eglise de Suède ayant par ailleurs annoncé qu'elle y était favorable.
  • Je ne sais pas si la Suède a la palme du recyclage de déchets mais elle va loin: j'avais douze poubelles différentes pour y disperser ma "production" quotidienne.
  • La langue suédoise est charmante, assez simple en matière de grammaire, et elle a même l'amusante propriété d'avoir fusionné les genres masculins et féminins (mais il y a quand même un genre neutre comme en allemand). Mais je ne saurais sans doute jamais en quoi le "y" se distingue du "u". C'est très clair pour tout le monde, là-bas, apparemment, mais pas pour moi.

Il y a sans doute pleins de choses à dire encore sur les particularités culturelles (les dansband par exemple) mais il se fait tard, et demain, comme tout français, je parlerais de Sarkozy, de Sarkozy et peut-être un peu de Sarkozy.

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